04 - Blague Carambar

Dimanche 12 mai

Un petit départ pour une grande promenade.

Un jour comme les autres, ou presque...

Ce matin, au lieu de sortir pour la rando dominicale, on démarre une grande promenade de presque 5 mois. Mais à part ça, tout est pareil : s'assoir, pédaler, rouler. 

J'ouvre la porte du garage, j'avance solennellement Séraphine et Rouletabille sur le " pas de tir ", devant la maison. Chargement des bagages, déjà prêts depuis plusieurs jours. Pas de stress, plus besoin de vérifier que rien ne manque, on l'a déjà fait 10 fois !

Comité de départ

Des amis, des voisins arrivent. Des cyclistes du club CCLM aussi. Christiane, Claudie, Patrice vont faire un petit bout de route avec nous. Le petit comité de départ s'assemble.

Il est 10h30. Volets baissés, portes fermées, dernières consignes, distribution des clés aux voisins, séance photo, et en route ! C'est aussi simple que ça.

Lorsque nous sommes seuls à l'instant de partir, il y a comme une légère sensation de saut dans le vide, un vertige. On s'en va en catimini, on change de monde instantanément, discrètement, on disparait. Aujourd'hui, rien de tout ça : Le petit groupe qui nous salue et nous encourage avec le sourire rend le moment festif et indolore. Nous partons joyeux et sereins, comme pour une ballade de quelques heures. Pour un peu, on en oublierait la présence des deux grosses bananes noires arrimées sur les hanches de Séraphine et Rouletabille, remplies de tout ce qu'on croit indispensable à notre confort.

Le confort justement, parlons-en...

Est-ce difficile de tout quitter, de laisser sa maison derrière soi, la voiture, le grand lit douillet, le canapé, la baguette fraiche le matin, le poêle à bois, et tout ce qui fait la vie douce ?

Non. Quitter sa maison ne veut pas dire qu'on sort de notre zone de confort. On en change, c'est tout. Nous troquons le confort sédentaire et urbanisé pour le confort de la vie simple au grand air. Nous échangeons une forme de routine contre une autre, plus rudimentaire, où le hasard tient une plus grande place.

Et puis on ne se jette pas dans l'inconnu. Nous ne sommes ni explorateurs ni aventuriers. On ne quitte pas " tout ". On reste connectés. Smartphones et tablettes sont nos animaux de compagnie (On ne leur a pas donné de noms. Faut pas exagérer non plus...)

C'est peut-être aussi pour cela que nous ne sommes plus si émus au moment du départ.

Mise en jambes

Nous partons vers le sud-est, en direction d'Amboise où nous devons " orbiter " quelques jours avant de nous lancer vraiment (j'y reviendrai). La première étape vers Ruillé-sur-Loir (sans E) nous a ramené aux dures réalités du vélo : successions de bosses, vent (plutôt frais) de face et météo... variable.

Nous connaissons déjà le petit camping municipal de Ruillé, pour nous y être arrétés il y a deux ans au retour du Danemark. Ce soir, il est pour nous tout seuls. Délicieuse entrée en matière...

Le lendemain, nous mettons le cap sur Montlouis-sur-Loire (avec un E), pour éviter de passer dès maintenant à Amboise. Même configuration de terrain qu'hier, et même météo...

Béatrice se rend compte que notre trace passe par Chançay, dans le Vouvray, où est installé Vincent, viticulteur et ami de notre amie Anne-Marie (donc notre ami). Un arrêt s'impose. Vincent n'est pas si surpris, car il sait que nous nous verrons chez Anne-Marie le week-end prochain.

Il nous propose une dégustation et une visite de ses caves. Nous déclinons la dégustation, peu compatible avec le vélo... même si on roule couchés ! C'est donc lestés d'un café et de quelques carrés de chocolat que nous reprenons la route, désormais plate.

Nous traversons la Loire à Montlouis, sur un pont ferroviaire doublé d'un passage très étroit, probablement réservé aux piétons. En tout cas il n'est pas balisé comme itinéraire vélo. Séraphine et Rouletabille ont les hanches larges, ça passe tout juste.

Le camping de Montlouis est plus traditionnel, et déjà bien peuplé de camping-cars : au mois de mai les retraités chanceux sont en vadrouille ! (Après tout, on en fait partie...)

Voyage organisé

Mardi 14 mai

A partir d'aujourd'hui nous déroulons un programme de visites amicales et familiales, en orbite autour d'Amboise : d'abord Bléré (soirée chez Daniel, le frère de Béatrice), puis direction Favras au sud de Blois, chez nos amis Maryse et Jean-François, puis arrivée à Amboise vendredi, pour passer le week-end avec Anne-Marie, Vincent, Yorik, Eliane, Ghislaine, Jacky.

... Et comme samedi la météo est plutôt tristounette, nous allons tous ensemble en voiture à Chançay chez Vincent. Cette fois nous avons accepté la dégustation...

Résultat, sur la carte la première semaine de notre parcours ressemble à une limace, ou un chat qui joue avec une souris. C'était pas le chemin le plus logique, mais il fallait bien composer avec les disponibilités de chacun !

Lundi 20 mai

Cette fois c'est parti. On cesse de tourner autour d'Amboise. Nous mettons le cap au sud vers Loches. Au passage on recroise une dernière fois notre trace à Bléré...

Anne-Marie profite d'un jour de congé pour nous accompagner à vélo jusqu'à notre étape de ce soir (à ce moment-là on ne sait pas encore où ce sera...)

Manque de chance, la pluie, elle, n'est pas en congé. Nous arrivons à Loches complétement trempés. Ah oui, il faut que je vous dise : il pleut tous les jours depuis le départ. Les optimistes (et les bretons) diraient qu'il fait beau plusieurs fois par jour... 

Quoiqu'il en soit, le pique-nique prévu pour le midi s'est transformé en un bon repas chaud bien régressif, à la dernière table libre d'une brasserie. Aussitôt installés, direction les toilettes pour se changer des pieds à la tête. Bien au chaud, nous regardons la pluie éclabousser les voitures dehors, tandis que nos affaires dégoulinantes mouillent le parquet.

Pas facile de retourner dans le froid et l'humidité après cette pause chaleureuse. Mais pour le moment le ciel s'éclaircit un peu et les averses s'espacent. C'est le moment, nous repartons. La route fume dès que le soleil parvient à percer l'épaisse couche de nuées orageuses.

Au fur et à mesure que nous nous éloignons des prestigieux cours d'eau de Touraine, les villages s'espacent, les commerces disparaissent... Nous abordons " la diagonale du vide ". 

Évidemment, dans ces conditions, le premier camping rencontré fera notre bonheur : ce sera celui de Flévé-la-Rivière. Un petit camping de pêcheurs au bord d'un étang. Ce soir, nous aurons les grenouilles pour seule compagnie.

Vincent est venu en camion chercher Anne-Marie et son vélo. Ils sont repartis. A partir demain c'est une autre promenade qui commence...

Blague Carambar

Un petit nuage se promène avec sa maman dans le ciel. Tout à coup, il s'arrête en se tortillant : Maman, j'ai envie de faire pluie-pluie ! 

Voilà voilà. Çà c'est fait. C'était la blague Carambar. On y a eu droit tous les jours. Mais les plaisanteries les plus courtes... Bref.

Comité de départ

Première nuit de camping à Ruillé-sur-Loir

Les caves de Vincent, à Chancay dans le Vouvray

Passage piétons sur le pont ferroviaire à Montlouis


1ère semaine...

Le long du Cher, à l'arrière du château de Chenonceaux

Favras

Chaumont-sur-Loire


Amboise




Loches

Les aquarelles de Béatrice






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Commentaires

  1. Sur mes deux journées passées à rallier Le Mans (j'ai pris train+vélo pour sortir de Paris) à St Nazaire, j'ai eu la chance de passer au travers des orages qui grondaient à droite ou à gauche de la route que je suivais. J'ai juste eu droit à une saucée sur les 15 derniers km de ma première journée qui m'a emmené à St Michel et Chaveaux, à la limite de la Loire-Atlantique. Même scénario, le lendemain, où j'ai encore eu droit à une pluie courte, mais plutôt légère, sur les 30 à 15 derniers kilomètres, avant d'arriver à St Nazaire sous un ciel dégagé et ensoleillé.

    Bravo pour le récit et pour les aquarelles ! Bonne route et bon vent !
    Quynh

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  2. Ça y est c'est reparti ! Je suis contente de pouvoir voyager avec vous encore une fois .... Profitez bien Rouletabille et Séraphine.... Vous aussi Alain et Béatrice 🤣....
    Emilie L

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  3. Bonjour,
    Tellement contente de suivre vos aventures. Merci de nous faire rêver. Très bonne route à vous 4 ;)
    Régine et Yves

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  4. Nicole et Jónlundi, 27 mai, 2024

    🤗👍🤗

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    1. Bonjour à vous deux, je suis toujours aussi heureuse de lire ton recit Alain et de voir le talent d'aquarelliste de Béatrice !
      Petite nouvelle, notre famille vélo s'est agrandi avec le cadeau des collègues de Philippe... Je vous le donne en mille... Un super tendem, vous constaterez comme je suis très à l'aise derrière... Si je peux vous envoyer une photo ! Bises
      Bises

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  5. Coucou, on a envie de voir la photo et... essayer ! Béatrice

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  6. Magnifique les aquarelles avec le clin d'oeil au trial. Bon courage avec la pluie. Comme qui dirait "après la pluie vient le beau temps" 🙂

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