Lundi 29 juillet
La journée parfaite
Belle route lisse, beau temps frais, belles forêts, villages paisibles, jolie brise de nord ouest... Même les chemins sont devenus fréquentables ! Que dire de plus ?
Un peu de relief peut-être ? Heureusement ce matin j'ai pris soin de gommer la principale aspérité du jour. Il ne restait qu'un tout petit col et un peu de faux plat, que le vent arrière a presque annulé. C'est passé " crème " comme on dit.
Résultat, on a fait 90 km au lieu des 50 prévus. Et un jour de plus sur notre compte épargne-temps !
Moral au beau fixe, fatigue envolée... La journée parfaite !
Nous ne sommes plus qu'à environ 100 km de Wadowice... avec plus d'une semaine d'avance.
Du coup, nous avons planifié l'emploi de tout ce temps libre :
- Mardi : étape vers Oświęcim (Auschwitz)
- Mercredi : visite de Cracovie (en train depuis Oświęcim)
- Jeudi : visite du camp d''Auschwitz
- Vendredi : petite étape jusqu'à Wadowice
- Samedi - dimanche - lundi - mardi - mercredi : REPOS !!!
- Jeudi : petite étape vers Brody, où nous retrouverons la famille Louineau
- Vendredi - samedi - dimanche : coupe du monde de trial
Voilà. Tout est sous contrôle. Plus rien à penser. C'est ça les voyages organisés !
Mardi 30 juillet
Tiens ? Un camping...
Le paysage change. Nous sommes maintenant en Petite-Pologne, la partie sud du pays, plus très loin des Beskyd, premiers contreforts des Tatras, que l'on aperçoit au loin lorsqu'on arrive en haut d'une colline.
Les forêts aussi ont changé. Les chemins sont praticables. Les résineux ont cédé du terrain aux feuillus, l'ombre est plus dense.
Du coup, on se met à apprécier les passages en forêt, même sur des chemins. D'autant plus qu'il fait très chaud aujourd'hui.
Nous entrons maintenant dans une zone urbaine très étendue au sud de Katowice : Kolow, Tychy, Biérun, et enfin Oświęcim. Beaucoup de circulation, mais l'attitude irréprochable des conducteurs nous console un peu.
A Oświęcim, la circulation est intense. Les pénétrantes sont encombrées de voitures, d'autocars et de camions. Le bruit, la chaleur et les odeurs de gaz d'échappement nous incommodent. Et pour une fois les pistes cyclables sont absentes. On se fait quand même notre petit plaisir en remontant nonchalamment les files de voiture... sur les trottoirs !
Il nous faut pourtant finir de traverser la ville pour rejoindre le camping de ce soir, 12 km plus loin.
Un camping ? Tiens ? Ça faisait longtemps. Est-ce qu'on sait encore monter la tente ?
Ça fait 9 jours de suite que nous dormons à l'hôtel...
Il faut dire que le camping en Pologne n'est pas si intéressant. La différence de prix avec les hôtels économiques n'est pas énorme. On trouve facilement des hôtels à 40 euros la nuit, voire moins, alors que les campings (quand il y en a) sont rarement au dessous de 20 euros. On n'hésite pas longtemps...
Et en plus y'a des moustiques !
Mercredi 31 juillet
Le confus château
Kraków (Cracovie) est la deuxième plus grande ville de Pologne, et la plus touristique. C'est à 1h20 de train de notre camping. Et soit dit en passant, le train n'est pas cher du tout : on a payé 32 Złotys l'aller-retour pour deux, soient 8 euros.
Quoi voir à Cracovie ? Pour une fois on va jouer les touristes : ce sera le chateau royal Wawel (Cracovie est l'ancienne capitale de la Pologne). Et bien sûr : le Rynek ! Il y a mille autres choses à voir à Cracovie, mais nous savons par expérience que l'on sature assez vite...
Le Rynek est encore plus vaste qu'à Wroclaw, lui-même plus grand que celui de Poznan. Poznan est définitivement notre préféré...
Pour visiter le château, il faut un ticket différent pour chaque partie, qu'il faut choisir à l'avance , ainsi que le créneau horaire. Sans trop savoir, on a pris des billets pour les appartements royaux.
Seulement voilà : il y a autant d'entrées que de billets différents, et les termes employés sur la signalétique ne sont pas les mêmes que sur le billet... On tente une porte un peu au hasard... On nous laisse entrer et on nous remet un badge. C'est parti pour une enfilade de salles. Au bout, il faut faire demi-tour, tout retraverser dans l'autre sens et repartir dans une autre aile. A un moment, on nous retire notre badge alors que la visite continue. On s'en remet au hasard. Nous visitons des parties pour lesquelles nous pensions ne pas avoir le billet. À d'autres endroits, on nous refuse l'entrée... Bref : on n'y comprend rien.
Mais c'est pas grave. On a vu des peintures, dont un Jérôme Bosch très célèbre (le jugement dernier ?), des porcelaines, des tentes turques, des mousquets, des sabres, de la vaisselle... Bof...
Puis on est arrivés par hasard dans une petite rotonde très sombre, où sont exposées des grandes sculptures en bois qui ornaient le retable d'une église d'Ukraine, laissée à l'abandon dans les années 50.
L'histoire dit qu'elles ont été récupérées à la dernière minute, alors qu'elles étaient en train d'être mises en pièces pour être brulées.
Elles sont toutes très abimées, on pourrait même dire martyrisées. La taille est grossière, on a l'impression qu'elles sont justes ébauchées. Les visages exagérément creusés par les ciseaux du sculpteur, expriment une immense douleur, comme si les statues criaient leur souffrance, se rendant compte de ce qui les attendait. Très émouvant.
Pour une fois le style baroque nous a parlé d'autre chose que de la vanité des hommes...
On est ressortis aussitôt après.
Petit arrêt dans une petite pâtisserie à peu près calme, puis retour en train au camping.
Jeudi 1er août
La mort industrielle
Changement de décor, et changement d'ambiance aussi. Aujourd'hui nous visitons le camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau, où au moins 1,5 millions de personnes ont été assassinées par les nazis entre 1942 et 1945.
La visite est austère, et c'est voulu. On est dans un lieu de mémoire, pas dans une attraction touristique. Le silence et une attitude respectueuse sont demandés.
Auschwitz-I, d'abord. Dans les salles sont exposés des chaussures, des valises, des objets de la vie quotidienne, des cheveux humains aussi... Des tas immenses, des centaines de kilos, peut-être des tonnes, sans commentaires ni mise en valeur. On est là, sans voix, devant l'horreur ordinaire, banalisée, massifiée.
Auschwitz-I, c'est la concentration, le prototype.
Auschwitz-II (Birkenau), c'est l'extermination méthodique, le projet industriel abouti.
Auschwitz-II, c'est la démesure. C'est la mort à flux tendu. 175 hectares, 300 baraques contenant 700 personnes chacunes. 4 chambres à gaz et autant de fours crématoires. Un parcours organisé, depuis le quai de débarquement jusqu'à la rivière Vistule où étaient jetées les cendres, pour donner la mort et éliminer les cadavres avec le maximum d'efficacité.
Un système rationnel dans lequel chacun faisait un métier, sans états d'âme, avec l'excuse d'obéir aux ordres.
Nous entrons dans une des baraques restée dans son état d'origine. Les lits superposés à 3 étages, avec leurs planches mal ajustées, cassées ou pourries, séparés par des murets de briques nues. Pas de plafond, pas d'eau, pas d'électricité, les fenêtres occultées, un petit poêle à chaque extrémité du bâtiment. Pas de toilettes, et interdiction de sortir pour faire ses besoins.
Inimaginable. Même en déambulant dans ces couloirs sinistres on n'y arrive pas. C'est encore trop propre. Il manque la boue, les odeurs, les corps grelottant, les visages résignés, apathiques, et ceux des loups prêts à tout pour survivre. Les héros, et les traitres...
Les nazis avaient en projet Auschwitz-III (Monowitz). Encore plus grand, encore plus efficace. Même vers la fin de la guerre, quand ils la savaient perdue, que leurs armées manquaient de tout, les usines de la mort continuaient de tourner à plein régime. Il fallait coûte que coûte finir le travail...
Rudolf Höss fut le créateur et commandant du camp d'Auschwitz. Jusqu'au dernier jour de son procès, il a assumé froidement sa responsabilité. " Je n'ai fait qu'obéir aux ordres ", disait-il. Il a été pendu en 1947, devant les baraques de son camp - son œuvre, en somme. La potence est encore là. En tournant la tête, il pouvait voir la maison bourgeoise qu'il habitait avec sa famille...
Et nous ? Qu'aurions nous fait ?
Tous les pays ont à un moment de leur histoire persécuté les juifs ou d'autres communautés, toujours sous l'impulsion d'un chef, avec la servilité d'une hiérarchie, et l'assentiment - ou l'indifférence - de la population. On désigne des coupables, on attise la peur, la peur devient paranoïa, la paranoïa devient haine, et la machine s'auto-alimente.
Hitler n'a fait que théoriser et pousser cette logique jusqu'à l'absurde. Mais il n'était pas seul. Mein kampf fut un succès de librairie. La morale bourgeoise et la recherche du bonheur individuel ne protègent pas de l'inhumanité. Le monstre est en chacun de nous, et il n'est qu'assoupi. Soyons vigilants.
Relire La mort est mon métier - Robert Merle
Revoir La liste de Schindler
Serions-nous de ceux qui résistent
Ou bien les moutons d'un troupeau
S'il fallait plus que des mots
Vendredi 2 août
Petite Pologne...
Nous arrivons à Wadowice (Vadovitsè), après plus de 3700 km parcourus depuis notre départ le 12 mai dernier.
Wadowice est une petite ville de la Petite-Pologne, étalée juste au pied des Beskyd, grosses collines ou petites montagnes, qui s'élèvent doucement pour tutoyer la chaîne des Tatras, plus au sud.
Dans une semaine, Wadowice accueillera la coupe du monde de trial, prétexte pour lequel nous sommes venus jusqu'ici.
Et le lundi suivant nous tournerons nos roues vers l'ouest, la route du retour...
Nous n'en sommes pas là.
Comme nous sommes arrivés en avance, nous avons loué une chambre dans un Agroturystyca un peu à l'écart de la ville, pour les 6 jours qui viennent. Chambre simple, lits individuels, cuisine commune, prix modique... La formule gagnante à laquelle nous avons pris goût. Au programme : repos.
Le couple qui gère l'hébergement ne parle que polonais, mais leur fille Weronika parle très bien anglais. Mieux que nous en tout cas... Finalement on trouve toujours le moyen de se faire comprendre, même si l'anglais est moins automatique qu'ailleurs.
Les 24 heures dedans
Samedi 3 août
Mais serons-nous capable de ne rien faire ? Et pendant combien de temps ?
Début de réponse : Nous sommes rentrés dans notre chambre hier à 15 heures et nous en sommes ressortis aujourd'hui à 15h30 !
Plus de 24 heures sans mettre le nez dehors... Du jamais vu ! Bon, c'était facile : il pleuvait.
Dedans, mais pas sans rien faire. On en a profité pour regarder la rediffusion de la cérémonie d'ouverture des JO. Quelle réussite ! Quelle modernité ! Quelle émotion ! Je trouve réjouissant qu'elle ait attiré les critiques des pisse-vinaigre de tous bords...
Aya Nakamura et la Garde Républicaine à contre-emploi, devant l'Académie Française... Trop fort !
La ville du pape
Mais la pluie n'étant plus une excuse, il a fallu se résoudre à sortir, ne serait-ce que pour se réapprovisionner. Et faire un peu de vélo, aussi, pour ne pas oublier...
Avant d'être un rendez-vous mondial du VTT trial, Wadowice est d'abord la ville natale de Jean-Paul II. Le pape y est présent partout. Les touristes déambulent sur le Rynek, qu'on appelle ici la... Plac Jana Pawła II. La basilique est blanche, le dallage de la place est blanc, les maisons sont blanches... comme la soutane du Saint-Père. Les échoppes débordent d'images pieuses, de portraits, de chapelets, de médaillons et autres objets religieux. Dans la basilique, les célébrations et les prières en commun s'enchaînent en continu.
Heureusement, tout cela reste de dimension modeste. Wadowice reste une vraie ville, pas juste un lieu de pélerinage. On n'est pas à Lourdes, ni à Fatima.
Puisque l'occasion se présentait, nous sommes allés visiter la maison natale du fameux pape - devenue son musée - pour faire un peu connaissance avec cet homme qui a marqué son époque.
La visite est très bien conçue. Elle suit d'abord un plan chronologique, puis s'attarde sur les nombreuses facettes de ce personnage hors du commun : sa passion pour la montagne, ses écrits, ses nombreux voyages, son engagement politique au moment de la chute du communisme...
Qu'on soit croyant ou non, qu'on soit d'accord ou pas avec sa pensée parfois rétrograde, on ne peut qu'être fasciné par cet homme profondément sincère. Comme tout personnage public, c'est un acteur sur scène. Mais il joue son propre rôle. Il n'a pas besoin d'en rajouter. Il est lui-même. C'est l'essence de son charisme.
On comprend d'autant mieux la place du catholicisme dans la société polonaise. Ici la religion n'est pas une affaire privée, c'est une composante sociale, voire politique. Un ciment...
Jean-Paul II est un héros national. La Pologne d'aujourd'hui lui doit beaucoup, et le lui rend bien.
Dimanche 4 août
Un dimanche dans les pas de JP2
Aujourd'hui c'est dimanche. Jour saint s'il en est, surtout ici.
Notre programme d'aujourd'hui : une randonnée dans les Beskyd. Nous optons pour un sentier où Karol Wojtyła (Voïtiwa) venait marcher ou skier l'hiver, lorsqu'il ne s'appelait pas encore JP2.
Nous garons nos vélos sur un petit parking, en haut d'une belle route montante en fond de vallée (promesse d'une agréable descente pour tout à l'heure), puis nous prenons un sentier très raide.
Après 1h30 de marche, le chemin sort de la forêt et débouche sur une crête où se trouve... une chapelle, dédiée à vous savez qui... Et devant la chapelle, la messe commence tout juste. Les fidèles sont assis en arc de cercle, à l'extérieur.
Un peu en dessous, un autre replat herbeux ouvert sur un immense paysage. Il y a un refuge, une buvette et des tables. C'est l'heure du pique-nique. Ceux qui ne sont pas à la messe boivent leur bière ou attendent leurs saucisses grillées. Il y a beaucoup de monde. Des familles entières, des groupes d'amis, venus passer le dimanche ici.
Pas de touristes, évidemment. À part nous. On s'installe, et on observe en grignotant notre petit sandwich (pour une fois ce n'est pas du maquereau). Personne ne nous remarque.
L'endroit s'appelle... " Groń Jana Pawła II ".
Lundi 5 août
Si tu sais pas, tu dis tch-tch...
Dans l'alphabet polonais, une lettre se prononce différemment selon qu'elle a un point, un accent, une barbichette, ou rien.
On s'exerce en lisant les étiquettes dans les rayons des supérettes, puis à vérifier la prononciation avec Google Translate... Et des fois, on a bon ! En tout cas on rigole bien...
En résumé :
j se dit ié
ł barré se dit w (comme dans week-end)
ń se dit gn
ó se dit ou
ś se dit chtch
w se dit v
y se dit é
ź avec accent se dit zi
ż avec point se dit j
Et maintenant, les " digraphes " :
cz se dit tch
dź avec accent se dit j
dż avec point se dit dj
rz se dit j
sz se dit ch
Exercice :
Lire à voix haute l'étiquette d'une bouteille de lait : " mleko spotżywce, zawartość tłuszczu 2% ".
Là où on n'a pas progressé, ce sont les nombres. Une caissière qui annonce un prix nous est toujours aussi incompréhensible qu'au premier jour. Et je crois qu'on aura quitté la Pologne avant d'y entendre quelque chose...
Mardi 6 août
Pouvez-vous me passer le sel ?
Kathleen et Jean-Paul sont arrivés de France hier soir. Comme nous ils viennent encourager les pllotes français.es qui vont disputer à Wadowice une manche de la coupe du monde de trial élite UCI. Dont leur fille Emma, vice-championne de France et dans le top 10 mondial.
Mais ça, c'est à partir de vendredi prochain. Pour l'instant nous allons continuer à nous reposer et faire un peu de tourisme ensemble.
Aujourd'hui, nous visitons la mine de sel de Wieliczka, près de Cracovie. 50 km... Mais c'est rien en voiture !
Une fois de plus, il se produit un quiproquo au moment d'entrer dans la mine : il y a eu une erreur dans l'impression des billets. Le temps de palabrer au bureau des réclamations, nous ratons le départ de la visite en français. Mais tout s'arrange lorsque " le boss " s'en mêle. Il coupe court aux explications et nous imprime sans plus de chichis des billets pour le prochain départ. La visite sera en anglais, mais c'est sans importance car Anna notre guide anglophone parle très distinctement.
Gdansk (hôtel sans réceptionniste), Poznan (réceptionniste qui nous fait des misères), Auschwitz (mauvais billets) et maintenant Wieliczka... Loi des séries ou trait caractéristique de la Pologne ? Je ne sais pas. En tout cas, tout s'est toujours bien arrangé (sauf Gdansk).
Pour en revenir à la mine de sel, c'est un incroyable dédale de 240 kilomètres de galeries, sur 9 niveaux, jusqu'à plus de 300 mètres de profondeur. La visite touristique descend jusqu'au troisième niveau, à 130 mètres sous terre...
La récolte du sel à partir de sources saumâtres existe ici depuis le néolithique, mais l'exploitation du sel gemme a véritablement commencé au 13ème siècle, avec le creusement des premières galeries. À partir du 17ème siècle, l'exploitation s'est intensifiée et la mine s'est progressivement étendue jusqu'à ses dimensions actuelles. L'activité a cessé en 1996, pour laisser toute la place au tourisme de masse.
Cependant, 400 mineurs travaillent encore ici, pour entretenir et sécuriser le site. Toutes les galeries et les voûtes sont étayées par d'impressionnants empilements de rondins de bois. On n'oublie pas qu'il y a une ville au dessus...
Mais le plus fantastique, ce sont les chambres. Il y en a 2000. Certaines sont immenses. La salle Michałowice, par exemple (35 mètres de haut), ou la chapelle Sainte-Kinga, de style baroque, éclairée par un lustre en cristaux de sel. Sur les parois, des scènes des Évangiles taillées dans la pierre de sel. Même le dallage est directement ciselé dans le sel gemme. Pâtiné par les millions de touristes qui y passent, le sol est parfaitement lisse et brillant. Même les chambres les plus petites sont décorées de statues de sel. Un monde enchanté... qui fait oublier la sueur et la peine des générations de mineurs qui ont travaillé ici.
8000 visiteurs par jour... Comme à Auschwitz, la visite - qui dure plus de deux heures - se fait " d'un pas décidé "... Il faut maintenir la distance avec le groupe suivant tout en ne rattrapant pas celui qui nous précède. Tout un art... Anna recompte souvent ses ouailles. Il ne s'agit pas d'oublier du monde à l'heure de la fermeture. Une pause café et une boutique de souvenirs sont même prévues au milieu du circuit et il y a une caféteria peu avant l'ascenseur qui nous remonte à la surface.
Mercredi 7 août
Repos. On résiste à la tentation de retourner à Cracovie avec Kathleen et Jean-Paul...
Une petite ballade dans les collines environnantes et une après-midi farniente au soleil dans le jardin. Voilà tout le programme.
Ah si : j'ai bichonné un peu Séraphine et Rouletabille. Ils le méritent bien...
Pélerinage
Jeudi 8 août
Nous quittons notre sympathique Agroturystyca pour rejoindre la " Tiny house "que Kathleen a réservé pour les 4 prochains jours.
À partir d'aujourd'hui et jusqu'à dimanche, nous sommes véhiculés. Avant de partir on demande à Weronika s'il est possible de laisser les vélos ici jusqu'à dimanche. C'est oui bien sûr...
En chemin, nous nous arrêtons au Kalwaria Zebrzydowska. Un complexe de pélerinage perché dans les collines des Beskyd. L'église baroque contient le tableau de la Vierge Marie qui aurait pleuré des larmes de sang en 1641. Il y a aussi les bâtiments pour l'accueil des pélerins, un restaurant, une librairie, des salles de prière, etc... Autour de l'église, des dizaines de confessionnaux en plein-air sont alignés. Les jours de grand pélerinage, il doit y avoir du boulot...
Dans l'église, les pèlerins prient, se recueillent, chantent, ... Même aujourd'hui, jour ordinaire, la ferveur est constante, partout. Les touristes se font tout petits...
Le domaine du sanctuaire est immense. Autour de la colline, un double parcours de plusieurs kilomètres, qu'on imagine emprunté par des milliers de pèlerins à certaines dates du calendrier chrétien. 42 chapelles sont réparties sur le chemin, évoquant les lieux emblématiques de Jérusalem, la passion du Christ et la Dormition de Marie.
Aujourd'hui, il n'y avait presque personne. Pour nous, grande promenade ombragée, au calme, dans un livre de catéchisme géant.
La " Tiny House " nous a un peu déconcerté au départ. Comme son nom l'indique, c'est tout petit. Mais on s'est organisé et tout s'est mis en place.
Puchar Świata elita w trialu rowerowym*
Vendredi 9 août et samedi 10 août
* coupe du monde élite de vélo trial
Le grand jour est arrivé !
Le prétexte de notre voyage est devenu réalité. Nous avons parcouru 3700 kilomètres à vélo depuis chez nous pour être là, à Wadowice, aujourd'hui.
La place Jana Pawła II est méconnaissable. Elle est devenue terrain de compétition. Les rochers, les troncs d'arbres, les buses de bétons forment les obstacles que les pilotes devront franchir à vélo, sans rien toucher, sans poser les pieds. Et autour, structures gonflables, flammes publicitaires, banderoles projettent leurs couleurs criardes sous le bleu éclatant du ciel.
Seule la blanche basilique surplombe la scène et semble ignorer tout ce tohu-bohu. Des moines Bernardins en robe de grosse toile marron traversent le parvis. Les fidèles et les touristes qui entrent ou sortent de la basilique posent des regards étonnés sur cette scène incongrue.
Nous sommes là pour encourager les pilotes français de la région ouest, que nous connaissons bien en tant qu'arbitres régionaux. Emma, Titouan, Nathanaël, Louis, Melwyn, Guillaume, Pacôme.
Emma est parvenue à se qualifier pour la finale dame. Mais nous n'y assisterons pas. Demain, finies les vacances. Nous tournons nos roues vers l'ouest. Un autre départ, vers la maison cette fois.
P'tit récap
- lundi 22 juillet - 53 km - Dziekanovice - Poznan
- mardi 23 juillet - 76 km - Poznan - Osowo
- mercredi 24 juillet - 66 km - Osowo - Bialykal
- jeudi 25 juillet - 70 km - Bialykal - Wroclaw
- vendredi 26 juillet - 0 km - visite Wroclaw
- samedi 27 juillet - 47 km - Wroclaw - Brzeg
- dimanche 28 juillet - 46 km - Brzeg - Opole
- lundi 29 juillet - 91 km - Opole - Knurów
- mardi 30 juillet - 73 km - Knurów - Oświęcim
- mercredi 31 juillet - 8,5 km - Visite Cracovie (en train)
- jeudi 01 août - 8,5 km - Visite camp d‹Auschwitz-Birkenau
- vendredi 02 août - 30 km - Oświęcim - Wadowice
- samedi 03 août - 8 km - Wadowice
- dimanche 04 août - 27 km - Randonnée Grón Jean-Paul II
- lundi 05 août - 9 km - Wadowice
- mardi 06 août - 0 km - Visite mine de sel
- mercredi 07 août - 15 km - petite rando dans les collines
- jeudi 08 août - 0 km - Brody (en voiture avec les Louineau)
- vendredi 09 août - 0 km - Wadowice - coupe du monde trial
- samedi 10 août - 0 km - Wadowice - coupe du monde trial
Les aquarelles de Béatrice
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Toujours in grand merci pour les photos, la belle plume et le bon pinceau , et le temps de la réflexion.
RépondreSupprimerBises bon retour ....