Gdansk
Nous en avons fini avec la Baltique. A partir de demain, ce sera la campagne polonaise. Une autre ambiance...
Mais aujourd'hui, nous visitons Gdansk.
La traversée des chantiers navals en bateau hier nous donnait l'impression d'une ville immense. Ce n'est pas le cas. La ville de Gdansk proprement dite n'est pas si étendue. Notre hôtel, le Dom Muzyka, est à deux pas du centre ville, et pour un peu on verrait des champs par la fenêtre.
La circulation en ville est agréable. A vélo, on s'y sent en sécurité, même si les pistes cyclables sont souvent discontinues. Ce n'est pas que les cyclistes soient très nombreux, mais il y a la règle d'or de la priorité absolue aux passages pour piétons, et elle vaut aussi pour les vélos, contrairement à la France où, au même endroit, les vélos doivent céder le passage alors que les piétons sont prioritaires (personne n'y comprend rien...).
409 marches
Sainte-Marie est l'église en brique la plus grande du monde. L'intérieur est tout blanc et d'une grande sobriété, ce qui donne un contraste saisissant avec le grand orgue, dont l'ornementation baroque est particulièrement chargée. On peut monter dans le clocher, ce que nous avons fait, au prix de quelques Zlotis, et surtout de plus de 400 marches. Les 120 premières (j'ai compté) sont dans un escalier en colimaçon plutôt étouffant. Ensuite, on grimpe par l'intérieur du grand clocher carré, jusqu'à une toute petite plateforme à l'air libre, à 80 mètres. Vue imprenable sur la ville.
A coté de l'église Sainte-Marie, la rue Mariacka, la rue des bijoutiers d'ambre. Il est tôt, les commerçants sortent leurs étals en attendant les touristes. Les maisons sont toutes faites sur le même plan : un entresol où se trouve le commerce - et peut-être, dans certains cas, les ateliers - et la maison au dessus, en recul derrière une large terrasse. Et d'énormes gargouilles qui rejettent l'eau de pluie dans la rue.
Le musée de l'Ambre
La récolte et le travail de l'ambre sont des spécialités de la région. Les rivages de la Baltique et les terres environnantes sont connues pour en recéler de grandes quantités.
Gdansk a consacré un musée à cette activité. Il est installé dans un ancien et gigantesque moulin à eau, énorme bâtiment (reconstruit après la guerre).
A l'intérieur, sur trois niveaux, dans une ambiance sombre, les teintes caramel de la matière sont magnifiquement mises en valeur.
Il y a bien sûr toutes les explications sur la formation de l'ambre il y a 40 millions d'années : de la résine qui s'est déposée au fond des océans et qui a ensuite subi plusieurs transformations chimiques. Il faut voir ces blocs, certains très gros, plus ou moins translucides, plus ou moins colorés. On se demande comment des arbres pouvaient contenir autant de résine. Etaient-ils gigantesques ? D'autres explications sont avancées : les arbres produisaient ces énormes quantités en réaction à un stress particulier (éruption volcanique ? Changement climatique ?)
Mais le plus impressionnant, ce sont ces petits insectes ou crustacés prisonniers de la résine fossilisée depuis 40 millions d'années. Ils sont là, sous nos yeux, comme si c'était hier... émouvant... (Apparemment il y avait déjà des moustiques)
(Re)voir Jurassic Park ... ou pas.
Gdansk est connue pour ses chantiers navals, et pour être à l'origine des évènements qui ont conduit à la fin du communisme en Pologne. On est allé y faire un tour, dans une partie aujourd'hui désaffectée.
Puis nous sommes rentrés au Dom Muzyka, passer le reste de l'après-midi au vert et au calme dans les jardins de l'académie de musique.
Ça frincaille de partout !
Mardi 16 juillet
Nous quittons Gdansk, qui nous laissera le souvenir d'une ville agréable, fière et jolie. Nous quittons le Dom Muzyka et sans surprise, peu de temps après nous sommes dans la campagne.
Plutôt que de rouler encore vers l'est jusqu'à l'embouchure de la Vistule, nous avons décidé de couper en diagonale et de rejoindre le fleuve un peu avant Tczew (Tcheff, mais nous on dit Tchou. C'est plus rigolo).
Nous ne sommes donc plus sur une véloroute " officielle " mais sur une succession de petits itinéraires de ballade plus ou moins identifiés, plus ou moins reliés entre eux.
Nous apprivoisons progressivement le réseau des routes secondaires polonaises, dont l'état est très variable, selon que les crédits européens sont passés par là ou pas. Il y a des pistes cyclables " à l'allemande " (qui longent les nationales), des routes asphaltées parfois en très bon état, parfois défoncées. Et lorsqu'on s'éloigne des villages, l'asphalte disparait et laisse la place à des pistes caillouteuses ou sablonneuses, des nids de poule, de la tôle ondulée qui nous rappelle l'Islande, ou des plaques de béton disjointes.
Et des pavés aussi. C'est le pire. Des pavés arrondis qui vous font tressauter même en roulant au pas. On prend conscience des limites du vélo couché point de vue confort : on est obligé de rester assis et donc on ne peut pas amortir les chocs. La suspension ne fait pas tout...
Et puis Rouletabille n'aime pas les vibrations. Normal : il vient d'un pays ou les pistes cyclables sont exemplaires (Hollande)... Il perd ses vis, sa béquille se desserre, la roue cogne contre le garde boue qui se dévisse et tape dans le porte-bagages... Bref, ça " frincaille " de partout, comme on dit chez nous. Je tends l'oreille, car tout petit bruit inhabituel est le signe que quelque-chose se desserre. Et Il vaut mieux traiter le problème sans attendre. Le tube de colle est à portée de main...
Pareil pour mon appareil photo : Il ne supporte pas les vibrations. Même cause mêmes effets, même panne que l'an dernier (message personnel pour Nathalie : promis cette fois je ne t'embête pas. Je ferai avec ;-))
On prend nos marques
Tchhhbdoueirzcychtchchzouotss
C'est ce qu'on entend quand la caissière de la supérette annonce le prix de nos achats...
Devant nos pauvres sourires confus elle comprend vite que nous ne sommes pas d'ici. Elle tourne l'écran vers nous et nous sortons nos Złotys (Zwouautss). Heureusement, la monnaie est logique : plus la pièce est grande, plus grande est sa valeur.
Avantage : quand on n'a aucune langue en commun, ça brise la glace. Nous en profitons pour apprendre quelques mots, entre deux sourires bienveillants... La fois d'après, nous essayons les mots appris et nous observons la réaction de notre interlocuteur, pour tenter de savoir s'il a compris.
Oui parce qu'il faut vous dire : Les polonais - du moins en campagne - parlent très peu anglais et pas beaucoup allemand. Et quant à ceux qui sont allés en France; ils sont très étonnés de nous entendre parler en Anglais. Pour eux, les français ne parlent que français...
Grâce à tous ces petits échanges, dictés par les rencontres et les nécessités de la vie quotidienne, on se constitue notre petit lexique de mots utiles (en italiques la prononciation approximative) :
- Bonjour : Djin dobré
- Non : Niai
- Oui : Tak
- Petite toile de tente : Mawé namiot
- Une nuit : Ïeden notz
- Merci : Djinnkou iai
- D'accord, Ok : Dobra
- Au revoir : Dovidzénia
- Bonsoir : Dobré vietcho
- Bonne nuit : Dobra notz
- Vélo : Rovair
- Magasin de vélo : Sklep Rovairové
- S'il vous plait : Proshai
- Excusez-moi : Psepracham
- Bon appétit : Smatchnaigo
- Salut : Tcheitch
- Un deux trois quatre : Ïeden dva tcheutch shtairé
Et pour les situations plus compliquées, Google Translate est notre ami...
Malgré cette (relative) barrière linguistique, la vie quotidienne ne pose guère de problèmes. Dans les grandes villes, on n'est pas dépaysé : Castorama, Decathlon, Auchan, Intermarché, Lidl, Aldi, Netto, Rossman, MediaMarkt, ... toutes les grandes enseignes françaises et allemandes sont présentes.
Dans les campagnes, c'est plus diffus, mais on trouve toujours tous ce qu'il nous faut, même dans les coins les plus reculés. Il y a les Biedronka (coccinelles), les Rabat, les Dino et les Polo.
Même dans les agglomérations les plus petites, on trouve un Sklep. (littéralement : un magasin). Il n'y pas de vitrine, les fenêtres sont occultées par de vieilles affiches publicitaires décrépites. La porte n'est pas vitrée non plus. A l'intérieur, c'est très petit, c'est fouillis, mais on trouve de tout, et c'est pas cher. On s'y fait comprendre comme on peut, et quand la caissière veut l'appoint, on lui tend notre porte-monnaie...
A savoir : tout est fermé le dimanche... Sauf les supérettes Żabka, ouvertes 7/7 de 6h à 23h. Et il y en a dans toutes les villes. Żabka = grenouille.
Du coup, jamais de problèmes pour s'approvisionner. Pas besoin de sauter sur la première supérette qui se présente, comme on le ferait en France.
Ici, il suffit de prononcer le mot " Sklep " pour que, comme par magie, une petite échoppe apparaisse...
Le ciel a tiré la chasse d'eau
Ce soir, nous avons échappé de justesse à un orage comme on a rarement vu...
Comme chaque jour ou presque, les cumulo-nimbus gonflent et bourgeonnent dans l'après-midi. On sait que le soir ça va craquer. D'ailleurs, on a reçu comme à chaque fois les SMS d'alerte. Mais on se dit qu'on a le temps. L'hôtel n'est plus très loin, en hauteur à la sortie de la petite ville de Gniew (Gnieff, mais nous on dit " Gnou " pour s'amuser...).
Mais en quelques secondes le ciel noircit, le coup de vent arrive et soulève des tornades de poussière dans les champs de l'autre coté de la route. C'est la tempête. Je suis arrivé à la réception de l'hôtel, mais Béatrice est encore dans la dernière côte. Elle sent tout à coup le vent puissant, que la pente accélère encore, la propulser littéralement vers le haut. Arrivée à l'hôtel, elle a tout juste le temps de mettre les bagages au sec que soudain le ciel craque et déverse d'un coup toute son eau La tempête fait rage, aussi soudaine que violente. Il pleut des lames verticales, les gouttières débordent. Nous sommes à l'abri mais Séraphine et Rouletabille, restés sur le parking, sont renversés. Pas question de ressortir pour le moment. On verra ça plus tard.
Une heure après c'est terminé. Le ciel est bleu, tout est calme. On entend les sirènes des pompiers qui courent partout dégager les arbres tombés sur les routes. Nous relevons Séraph' et Rouletab', qui irons dormir au sec dans la salle de conférence, alors que survient déjà l'averse suivante.
Ce soir, on se paye le resto (pas cher du tout).
Qui a dit que la Pologne c'est plat ?
Mercredi 17 juillet
Le temps s'est remis au beau et cette fois ça devrait durer un peu. Le vent de sud ouest se lève et forcit rapidement. Pas de chance pour nous, nous allons dans la direction opposée...
Notre véloroute suit la Vistule de très loin, ce qui veut dire qu'elle est plus souvent au bord des plateaux qu'au bas de la plaine. Et comme partout ailleurs, les plateaux c'est pas plat. Ça monte et ça descend sans arrêt. Ça casse les pattes. Le dénivelé positif s'accumule, mais pas l'altitude...
Malgré cela et malgré le vent, on avance à un bon rythme. Et il y a toujours ce plaisir de voir le paysage s'animer et défiler devant nos yeux, mû uniquement par la force de nos jambes. Ça donne tout le courage dont on a besoin...
Nous traversons maintenant la Poméranie, une région d'agriculture et d'industrie, où seules les grandes villes attirent les touristes.
Dans les campagnes, les maïs sont déjà fleuris, et dans les grandes plaines céréalières c'est la moisson. Les nuages de poussière au loin trahissent la présence des moissonneuses-batteuses. Les tracteurs tirent le plus souvent deux remorques à la fois. Parfois, ce sont les camions de 44 tonnes qui vont directement dans les champs à la rencontre des moissonneuses. Les fermes sont immenses : des bâtiments, des petits immeubles collectifs pour le logement des familles.
Paradoxalement, le matériel agricole n'est pas si énorme : pas de tracteurs monstrueux où il faut monter un étage pour atteindre la cabine. On voit encore des vieux engins de marque Ursus ou Zetor. Certaines moissonneuses ressemblent à la Claas que le père de Béatrice utilisait il y a 40 ans. L'héritage soviétique est encore bien visible.
Hôtel hybride
Pour dormir, les campings se font rares... et les Pokoje aussi. Ça fait un moment qu'on n'a pas déplié la tente...
Heureusement, il reste d'autres filons à exploiter pour l'hébergement : les petits hôtels de bords de route. C'est les vacances et ils sont presque vides. Et surtout : il y a le plus souvent les équipements qui nous intéressent : tables de pique-nique, cuisine commune, frigo, bouilloire... Comme un camping grand luxe !
L'hôtel Trzy Korony de Swiecie, par exemple, coche toutes les cases. Sur Booking et sur Google, les commentaires sont incendiaires et les notes sont déplorables. Mais pour nous il est parfait. Et en plus, nos vélos sont à l'abri dans un garage fermé. Seule bizarrerie : les lits (simples) sont des sortes de banquettes sans dossier, très dures, avec un drap trop petit qu'il faut déplier soi-même. Et il a fallu aussi insister pour avoir des serviettes. Je comprends que ça puisse décevoir ceux qui s'attendent à un hôtel " de tourisme ".
Jeudi 18 juillet
Encore une bonne journée avec vent de face, reliefs inutiles (puisqu'on retombe toujours au même niveau). Et surtout : ces routes secondaires imprévisibles, parfois excellentes, parfois ensablées (et nous avec). En gros, plus on s'éloigne d'un village et plus on a de chances que l'asphalte disparaisse et laisse la place à des cailloux ou du sable.
Ça ne nous arrange pas, mais si on réfléchit bien ça n'est pas si idiot : au moins ces routes ne se dégradent pas l'hiver...
Plan train
Ce soir nous arrivons à Bydgoszcz (Bidgocht, mais nous on dit Bigoudi, ou Bigorneau), la grande ville de Cujavie-Poméranie.
Torùn (Torougn) est l'autre ville importante de la région. Elle n'est pas sur notre route, mais nous avons prévu d'y aller demain en train. On va donc rester deux nuits au camping de Bydgoszcz (pour un fois qu'il y en a un)
Vendredi 19 juillet
Ce matin, protocole simplifié : pas de démontage / pliage / rangement. Juste petit déjeuner et toilettage... Nous prenons l'intercité pour Torùn à la gare de Bydgoszcz wschod (vsrod qui veut dire à l'est).
Torùn est une jolie petite ville médiévale assez touristique, qui a eu la chance de passer entre les bombes pendant la deuxième guerre mondiale. C'est aussi la ville où serait né Nicolas Copernic. En tout cas, un musée lui est consacré, installé dans ce qui fut peut-être sa maison.
Après la visite du musée Copernic et quelques déambulations dans les rues, nous rentrons " chez nous ", à Bydgoszcz.
Leżący rower
Au camping, nos vélos servent aussi de fil à linge. Nous y mettons sécher nos serviettes et autres petites affaires après la douche, puis nous les disposons de façon qu'ils prennent le soleil au maximum (la nuit tombe vite).
Soudain, un homme s'approche de nos vélos, puis se précipite vers nous en faisant de grandes explications, qu'évidemment nous ne comprenons pas... Il court alors chercher son amie, qui parle très bien l'anglais et sera donc sa traductrice. Nous venons de faire la connaissance de Klaudia et Tomasz. Tomasz est très sportif... et pratique aussi le vélo couché ! Incroyable !
S'en suit une longue conversation d'experts, que Klaudia traduit scrupuleusement. Tomasz est heureux de rencontrer des gens qui ont la même passion, Klaudia est heureuse de pratiquer son anglais, ce qui n'arrive pas si souvent... Nous passons un bon moment à discuter. Nous échangeons quelques photos-souvenir et nos téléphones, puis chacun rentre chez soi.
Un peu plus tard dans la soirée, en revenant des toilettes, nous trouvons sur la table une bouteille d'apéritif et un gentil mot, en souvenir de notre rencontre.
J'espère qu'on n'en restera pas là... Qui sait ?
Nous les invitons à passer à la maison si un jour ils viennent en France.
Une intention de véloroute...
Samedi 20 Juillet
La sortie de Bydgoszcz est laborieuse pour plein de raisons. Comme partout, les abords des villes sont le royaume de la bagnole. Les vélos doivent se faufiler, contourner, attendre aux feux décalés, etc... Et puis on est samedi, donc jour de chassé-croisé. La circulation est intense. Mais je n'oublie pas de répéter que, malgré tout, cela reste confortable et sûr, grâce au respect absolu de la priorité aux passages piétons (et vélos).
Et quand enfin nous sortons de ce brouhaha, c'est pour pénétrer dans une forêt semblable à celle qui borde la Baltique. Et la ressemblance ne s'arrête pas là : on retrouve les pistes sablonneuses que nous détestons tant. C'est même pire car cette fois nous prenons les ondulations du terrain dans le sens transversal. On se met à deux pour hisser les vélos en piétinant dans le sable mou, dévaler l'autre coté en essayant de ne pas tomber, puis recommencer 100 mètres plus loin... Epuisant. Nous y avons passé la matinée. Espérons que ce n'était qu'une exception...
Et puis il y a autre chose : le balisage a disparu. Je suis pourtant à peu près certain d'avoir suivi l'EV9 en préparant la trace. L'explication, c'est le Garmin de Béatrice qui nous la donne : nous sommes sur la " proposed EV9 ". Le tracé existe sur les cartes mais n'est pas encore balisé ni aménagé. Nous roulons - façon de parler - sur une idée de véloroute, une véloroute virtuelle. Et manifestement ceux qui la proposent ne sont pas encore venus y voir. Ou alors ils ne font pas de vélo...
Nous sortons enfin de ce traquenard pour retrouver la campagne ouverte et ses vastes champs de blé. Cela ne veut pas dire que nous en avons fini avec le sable, mais au moins on avance.
Biwak namiotowe
Pour trouver des campings hors région touristique, il faut viser les lacs. On y trouve parfois des campings familiaux, pour vacanciers modestes.
Celui de ce soir est un " biwak namiotowe " : Un lac, une plage, un champ où sont alignées les caravanes qui se touchent, et un vieux bâtiment des années communistes pour les sanitaires.
Le camping est complet. Je devrais plutôt dire : plein, car il n'y a pas d'emplacements délimités. La gérante nous accueille et trouve quelqu'un qui parle allemand pour faire l'interprète. Elle se décarcasse pour nous trouver un petit espace, entre deux caravanes enracinées. Juste la largeur de la tente. 52 Slotys (environ 12 euros). Çà parait pas cher, mais finalement c'est pas donné compte tenu de la " prestation ". Quoiqu'il en soit, la dame a été gentille de bien vouloir nous caser quand même. Et au final on a bien dormi. Les pêcheurs, ça se couche de bonne heure car le lendemain il faut se lever tôt pour aller taquiner le poisson !
Dimanche 21 juillet
On se lève et on part de plus en plus tôt, pour rouler avant que la chaleur devienne étouffante et avant que le vent contraire se lève.
Il est 8 heures, on est dimanche, les villages sont déserts. Tout le monde est à la messe. Il y a du monde à l'extérieur de l'église. Parfois, la messe elle-même est dite à l'extérieur.
Le catholicisme et la Pologne, c'est pas de la rigolade... C'est même en grande partie grâce à cela que le communisme n'a jamais totalement transformé le pays, comme ce fut le cas en Allemagne de l'est. D'ailleurs, la différence entre ces deux pays reste très visible : Dans l'ex-RDA - à part dans les grandes villes comme Berlin ou Leipzig - l'atmosphère est pesante, les sourires sont rares. La Pologne nous paraît plus dynamique. Les polonais semblent avoir tourné la page de leurs sombres années et vont de l'avant, résolument tournés vers l'Europe dont ils savent profiter. Ils savent aussi - leur histoire ancienne et récente le leur rappelle - que la paix est un bien précieux et fragile, et que si M. Poutine avale l'Ukraine, ils pourraient être les suivants sur la liste...
Le marchand de sable est passé
En quittant le bord de la mer Baltique, nous pensions en avoir fini avec les pistes sablonneuses... C'est raté.
Dès qu'on s'éloigne d'un village, l'asphalte des routes secondaires disparait et laisse place à un chemin consciencieusement nappé de sable. Je le dis comme cela, car ce beau sable blond répandu sur un sol gris (de toute façon sablonneux aussi), ça ne peut pas être le fruit du hasard... J'en viens à penser que c'est une façon économique d'entretenir les routes et d'éviter d'avoir trop de boue quand il pleut.
Mais pour Sérapihne et Rouletabille, rien ne va plus. Il suffit d'un passage un peu plus épais ou d'une pente un peu forte pour que la progression devienne impossible. Et un vélo couché qui coince, c'est la chute assurée. Et si c'est en forêt, bonjour les moustiques !
Nous savions que les routes polonaises ne seraient pas toujours à notre goût, mais on ne s'attendait pas à cela. Du coup, le rythme ralentit et il devient difficile de prendre de l'avance. Au moins nous nous efforçons de ne pas en perdre.
Dorénavant, le soir j'étudie la trace du lendemain pour essayer de deviner ce qui nous attend, et le cas échéant si des contournements pas trop coûteux en kilomètres sont possibles...
Leçon apprise : éviter à tout prix les forêts !
Aujourd'hui, nous avons traversé la jolie petite ville de Gniezno, et nous nous sommes arrêtés un peu plus loin dans un motel-station-service, pratiquement désert en cette période de vacances.
Toujours aussi peu de campings. On est en train de prendre goût aux petits hôtels de bord de route... D'autant que la différence de prix n'est pas si énorme. Ça fait réfléchir.
Petit récap'
- lundi 08 juillet - 59 km - Kamminke - Lukecin
- mardi 09 juillet - 63 km - Lukecin - Kolobrzeg
- mercredi 10 juillet - 27 km - Kolobrzeg - Wysoka (100 km en train)
- jeudi 11 juillet - 42 km - Wysoka - Zarnowska
- vendredi 12 juillet - 25 km - Dunes du parc Slowinski
- samedi 13 juillet - 69 km - Zarnowska - Jastrzebia Gora
- dimanche 14 juillet - 48 km - Jastrzebia Gora - Gdansk (ferry 36 km)
- lundi 15 juillet - 6 km - visite Gdansk
- mardi 16 juillet - 74 km - Gdansk - Gniew
- mercredi 17 juillet - 76 km - Gniew - Świecie
- jeudi 18 juillet - 59 km - Świecie - Bydgoszcz
- vendredi 19 juillet - 6 km - Visite Torùn
- samedi 20 juillet - 61 km - Bydgoszcz - Gasawa
- dimanche 21 juillet - 53 km - Gasawa - Dziekanovice
Les aquarelles de Béatrice
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Bravo bravo!!
RépondreSupprimerBonjour d'une Islande pluvieuse
On est derrière vous courage dans les cotes ...et le sable.
RépondreSupprimerMerci pour ce superbe récit.
Bisous