16 - Plateau Suisse


Belle journée d'hiver

Mercredi 11 septembre novembre

Il reste encore dix jours avant l'automne, mais la météo a pris de l'avance sur le calendrier. Et même beaucoup : le temps de Novembre est déjà là... On se consolera en se rappelant que notre été islandais de l'an dernier n'était pas tellement plus froid.

Concrètement, aujourd'hui c'est : pluie, vent de face et températures au sous-sol. Alors on s'adapte. Le programme du jour sera modeste : faire 50 kilomètres et chercher un endroit pour dormir. Départ très tôt ce matin pour rouler le plus possible avant les nuages à grosses pattes et le vent fort que nous annonce Météo & Radar

Quand les conditions sont mauvaises, on rentre dans notre bulle et on s'organise pour y être bien et longtemps : couverts mais pas trop pour ne pas être en sueur, et pédalage petit rythme pour la même raison.

Et en plus, ça monte. Nous avons quitté le bassin du Danube pour rejoindre celui du Rhin, ce qui veut forcément dire passage d'un petit col.

Après le dernier " coup d'cul ", petit arrêt pour réfléchir à l'étape de ce soir, tandis que les nuages commencent à se lâcher. 

Par réflexe, on cherche un hôtel. Mais la prochaine ville (Bad Waldsee) est une station thermale. Rien à moins de 130 euros... Bon. On n'est pas à l'agonie, nos affaires sont encore au sec dans les sacoches. Ce sera donc camping. Comme quoi on est encore capable de se faire violence !

Et ça tombe bien, il y a un petit camping à la ferme deux kilomètres plus bas... Très sympa d'ailleurs. Il y a une petite baraque où on peut acheter à manger et à boire. C'est self-service. On met soi-même les sous dans la boîte, qui n'est même pas fermée...

Il est 13h30. On installe rapidement la tente et la chambre, pour s'isoler du froid et de la pluie qui tombe maintenant en continu. Nous n'en ressortirons que le lendemain matin.

Tout est rangé à l'intérieur, en mode capsule Apollo. On s'organise pour ne pas avoir à mettre le nez dehors. Pas de sortie extra-véhiculaire, sauf toilette et besoin naturel impérieux, et encore. (J'y reviendrai...)

Dedans, c'est doux. L'installation est précaire mais confortable. Il ne fait pas froid. Deux radiateurs à 37° suffisent à maintenir une température agréable. Et le bruit de l'eau sur la tente... Mmmmh, que c'est bon !

Passer un après-midi entier sous la tente, ça ne nous était encore jamais arrivé. Jusqu'à présent dans les moments de pluie intenses et prolongés on s'était toujours trouvé un abri en dur. Ici, il n'y a rien.

Sous la tente, rien à faire à part écrire (Alain) ou dessiner (Béatrice). Et réfléchir aussi...

Habemus primus minister !

La semaine dernière le Président-Soleil Emmanuel 1er, après avoir consulté, a daigné nommé un premier ministre : Lui ! 

Définition
Consulter (Le Robert) : demander l'avis de quelqu'un.
Consulter (Macron) : expliquer pourquoi j'ai toujours raison. Synonyme : débattre

Et comment va-t-il noyer le poisson cette fois ?

Choisir comme chef de gouvernement un ancien homme d'état membre du parti qui a fait le moins bon score aux dernières élections... Faut le faire ! Soit il a totalement perdu la main, soit sa pensée est si stratosphérique que seul un voyageur spatio-temporel venu de l'an 3000 pourrait la comprendre. Je penche pour la première hypothèse.

Aquoibonisme...

Mais il y a plus grave : cette manière de faire comme s'il ne s'était rien passé ne semble déranger personne. Les partis politiques de gauche comme de droite, plus soucieux de leur fond de commerce que du bien public, continuent de surjouer leur posture. Les analystes commentent à l'infini la pensée fulgurante du monarque. Et les gens restent chez eux (300 000 manifestants seulement lundi dernier).

Mépriser à ce point le résultat d'une élection, c'est donner raison à tous ceux qui pensent que voter ne sert plus à rien. Et donc alimenter l'idée que seul le rapport de force est payant. Et ça c'est le contraire de la démocratie.

Pris à froid

Jeudi 12 septembre

Il a plu toute la nuit. 8° ce matin dans la tente. 5° à l'extérieur. Tout est froid et humide, même à l'intérieur. Ça fait beaucoup moins rire. Par rapport à avant hier, on a perdu 20°. Nos corps acceptent mal cette brutale plongée dans l'automne. Et il paraît que le plus froid est encore à venir.

Puisque nous ne transpirons plus, il faut uriner. Et la nuit, quand il pleut et qu'il fait froid, on n'a pas envie de sortir de la tente... Béatrice a trouvé une solution : une bouteille en plastique coupée en deux. Je ne rentre pas dans les détails.

La journée d'aujourd'hui s'annonce encore plus fraîche qu'hier. On empile les couches de vêtements, et j'ai même dû mettre des chaussettes, pour la première fois depuis le départ !

Il est encore tôt lorsque nous entamons la longue descente vers le lac de Constance (le Bodensee). Cela n'arrange pas nos affaires. Pour une fois on aurait préféré monter pour se réchauffer.

Petit à petit, le soleil parvient à déchirer le voile laiteux et à faire grimper un peu le thermomètre. En arrivant à Friedrichshafen, les brumes matinales se sont pelotonnées en éblouissants cumulus sur fond de ciel bleu. Le lac aux reflets argentés est étincelant. À l'abri du vent, l'ambiance est presque printanière.

Pourtant, nous ne parvenons pas à nous réchauffer. La nuit d'hier nous a gelé à cœur. Et la pluie est à nouveau annoncée pour ce soir. Le courage nous manque pour affronter une nouvelle nuit dans le froid et l'humidité... Vous m'avez compris : ce soir on a craqué. Ce sera l'hôtel, à Konstanz. Tant pis pour le porte-monnaie...

Un jour sans...

Vendredi 13 septembre

Chaque matin, il y a l'instant bonheur : celui où on pose nos fesses sur les coussins de nos vélos. Mais pas aujourd'hui.

Le vent glacial de nord ouest est déjà levé lorsque nous nous mettons en route. On l'aura dans le nez toute la journée. Au moins on verra arriver les grains...

Nous avons décidé de contourner une partie du Bodensee par le nord. Ça rallonge un peu mais il fait si froid que de toute façon il n'y a rien d'autre à faire que pédaler.

La véloroute longe le lac mais on le voit à peine. Il est presque toujours caché derrière un rideau d'arbres ou des alignements de résidences cossues. Chaque traversée de village est une succession de montées et descentes brutales, qui cassent le rythme et font mal aux cuisses. Lorsque la piste cyclable longe la route principale, le bruit incessant des voitures à la longue nous déchire les oreilles.

Nous avançons sans conviction dans ce jour sans soleil, sans parvenir à nous réchauffer.

Et ce soir, hôtel où camping ? Nous n'arrivons pas à nous décider, et ces hésitations nous agacent.

Y'a des jours comme ça ou rien ne va...

Pourtant, des journées compliquées on en a eu d'autres. Des conditions météos difficiles aussi... Alors pourquoi ? Pourquoi cette fois notre " système immunitaire " a cafouillé ?

Bonne question...

Il y a bien sûr l'aspect physiologique, la brutalité de ce changement de temps qui nous a littéralement " pris à froid ", mais pas que...

Lorsque nous étions en Norvège ou en Islande, le mauvais temps faisait partie de l'équation. On y était préparé. Et en plus, étant souvent au milieu de nulle part dans ces pays-là, ce contact inévitable avec les éléments nous rendait contemplatifs, et finalement heureux. On était " dans notre élément ". Bonheur décuplé lorsqu'à la fin de la journée on pouvait dénicher un endroit chaleureux, où simplement se tenir chaud sous la tente.

Ici, au milieu de cette campagne humanisée, organisée, sillonnée de routes bruyantes, dans le fouillis des échangeurs et des carrefours à feux décalés, la mayonnaise ne prend pas. Je me sens comme un paria, un animal inadapté qui subit, qui se donne du mal pour rien, alors qu'il est si facile de se mettre au chaud dans sa grosse berline noire...

À Stein-am-Rhein (jolie petite ville aux façades peintes) nous passons en Suisse. L'occasion de discuter avec un vélocouchiste Etats-Unien, de Baltimore. C'est le premier que nous rencontrons. Et son vélo est encore plus bizarre que les nôtres : c'est un " Cruzbike ". Un vélo couché à roue avant motrice.

Ce soir camping en Suisse : 35 euros. Ouch... Le prix d'un hôtel polonais et même pas un petit endroit pour se réchauffer... 

Belle chute de Rhin...

Samedi 14 septembre

Nous avions rallongé notre parcours hier en espérant arriver aux Chutes du Rhin sous des cieux un peu plus cléments, mais ce fut peine perdue. Ce matin le ciel gris et terne ne laisse même pas passer le halo lumineux du soleil. 

Les chutes du Rhin, c'est comme si les deux parties du fleuve s'étaient brutalement décalées, sans aucune raison. Les eaux vertes et calmes de la partie supérieure soudain accélèrent et forment non pas une cascade, mais un monstrueux torrent plus large que haut. 

23 mètres de haut et 150 mètres de large : ce sont ses mensurations. Une belle chute de Rhin...

Finalement, ces eaux tumultueuses, ce ciel gris et ce temps glacial forment un tableau plutôt réussi. Un ciel bleu aurait fait " carte postale ".

Bien entendu, pas de site spectaculaire sans son attraction touristique. Ici, cela consiste à s'approcher en barque à fond plat le plus près possible du pied des chutes, puis à se laisser emporter et secouer par le courant. Départ toutes les 20 minutes. Durée 15 minutes. Je plains les pilotes qui passent leur journée dans les embruns  tandis que les touristes crient comme s'ils étaient à la fête foraine. Il en faut pour tous les goûts...

Nous reprenons la route, semblable à celle d'hier, sous une météo plus fraîche encore. Les berges sont escarpées et la véloroute doit souvent s'en écarter, mais je peine à me réchauffer malgré les nombreux " raidards " qui se succèdent.

Nous sommes repassés du coté allemand et nous arrivons tôt au camping. Le vent s'est un peu calmé et le soleil parvient enfin percer entre les nuages couleur béton. 

Bel emplacement calme, douche chaude (1€ les 3 minutes), salle commune chauffée. Le moral remonte...

Argovie jolie

Dimanche 15 septembre

Nuit claire et donc froide... Sous la tente, bien emmitouflés, ça passe. Au point que ce matin c'est un peu dur de s'extraire du duvet... Mais comme le temps s'améliore, la motivation aussi.

Le ciel est limpide, la brume qui flotte sur le Rhin est peu à peu aspirée par le soleil. Il fait encore bien frais au moment de se mettre en route, mais la température va grimper. On y croit...

Nous poursuivons la " descente " du Rhin jusqu'à Brugg, où nous l'abandonnerons pour suivre la rivière Aare, dans le sens de la montée. J'ai mis des guillemets à descente, car le profil de la route est plutôt chaotique. Les rampes à 10-12% ne sont pas rares...

L'Argovie - la région que nous traversons - est un joli jardin bien arrosé. L'Aare aux belles eaux vertes serpente dans une vallée plutôt encaissée. Les villes et villages que la rivière traverse sont sans prétention, ils se contentent d'être Suisses, et c'est déjà très bien. On n'en demande pas plus.

Nous tombons les couches de vêtements une à une à mesure que la température augmente. Comme par miracle, tout ce qui m'agaçait les jours précédents est aujourd'hui oublié. La vie est belle, le voyage continue. Pédaler rend heureux.

Tout autour de nous, l'horizon est fermé par de petites montagnes coiffées d'épineux ou de pâturages verts. Ce paysage est déjà très " Jurassien ". De temps à autre, la véloroute sautille et vient chatouiller les pentes abruptes. Un peu ça va...

Le camping de ce soir (à Aarburg) est à ranger dans la catégorie des tiroirs-caisse... Prix maximum et service minimum. On sait que tout est cher en Suisse, mais quand même... 

Mais qu'importe. Une fois " chez nous " on n'y pense plus. 

L'eau de l'Aare

Lundi 16 septembre

Nous continuons de remonter le cours de l'Aare, par la véloroute n°5. L'itinéraire n'a pas le prestige des véloroutes européennes, mais n'en est pas moins agréable. La rivière est large et le fort courant en impose. On ne croise aucun touriste ni voyageur, juste quelques promeneurs de chiens (les suisses semblent beaucoup aimer les tout petits toutous).

Après une matinée de montées-descentes dures à nos cuisses, nous atteignons un plateau. Et pour une fois, un plateau vraiment plat. Les kilomètres s'accumulent et le paysage défile paisiblement. À gauche, on aperçoit au loin les crêtes blanches de l'Oberland Bernois - glaciers ou cadeaux de la dépression Boris ? - et à droite les falaises du Jura Suisse.

Une belle promenade reposante, dans ce paysage typiquement suisse, fait de pâturages d'un vert intense, parsemés de chalets et de grands corps de ferme.

Et le camping de ce soir (au lac de Bienne) est tout le contraire de celui d'hier : sanitaires parfaits, salle commune chauffée, pas de bruit, pas de route ni de chemin de fer à proximité... Tout le confort pour les cyclistes. Et pas cher (pour un camping suisse).

Lac de Neuchâtel ou fondue Fribourgeoise ?

Mardi 17 septembre

Au début du mois de juin, à Seurre non loin de Dijon, nous avons fait la connaissance de Christian, un cyclovoyageur suisse avec qui nous avons tout de suite sympathisé. Christian nous suivait sur Polarsteps, et quand il a vu que nos petites pastilles se rapprochaient de sa ville, il nous a proposé de venir lui rendre visite, à Riaz près de Bulle dans la vallée de la Gruyère.

Aïe. Il faut choisir : continuer sur du plat (?) le long du lac de Neuchâtel, ou s'attaquer aux préalpes du canton de Fribourg, avec la promesse d'un bon moment de convivialité... Et à la clé une fondue fribourgeoise...

On a hésité, mais pas longtemps.

Recalcul express d'un itinéraire, qui reste acceptable physiquement et compatible avec la date suivante : le jeudi nous sommes attendus à Evian chez mon cousin Laurent.

Résultat des cogitations : on va faire étape ce soir à Fribourg, et on garde la principale grimpette pour le lendemain.

Nous longeons encore un peu le lac de Bienne par une route ondulante et cassante qui nous conforte dans notre choix : ce n'est pas parce qu'une route longe un lac qu'elle est plate...

Puis nous quittons le lac et la route s'élève tranquillement. Ce n'est qu'en arrivant à Fribourg que les difficultés commencent. La ville est toute en creux et en bosses. Il nous aura fallu plus d'une heure pour la traverser et rejoindre notre hôtel situé sur les hauteurs.

L'hôtel, tiens. Justement, parlons-en...

Bienvenue à l'hôtel Ubu

On a pris le moins cher (145 euros...). C'est un hôtel sans réception. Il n'y a absolument personne, à part d'autres clients comme nous qui errent dans le hall d'entrée, ne parvenant pas à obtenir leur chambre.

La réservation se fait par smartphone, puis l'enregistrement par une tablette disponible à l'entrée (une seule pour tout l'hôtel). Il faut décliner son identité, envoyer une photocopie du passeport, se prendre en photo, envoyer la photo, redonner tous les renseignements déjà donnés à la réservation, retaper le numéro du passeport dont on vient d'envoyer la photocopie, valider soi-même les badges d'accès, pour enfin obtenir le numéro de la chambre. Il nous aura fallu une demi-heure...

Et c'est pas tout. Dans la chambre, il n'y a qu'une seule couette pour deux lits, une serviette tachée, et plusieurs autres petites bricoles dysfonctionnelles ou absentes.

Comme il n'y a personne et pas de numéro de téléphone, il faut " tchater " via un site internet pour obtenir de l'aide.

J'explique qu'il manque une couette, et voici la réponse du support (accrochez-vous) : " on vous apportera une couette demain matin " ...

J'explique - calmement - que nous sommes deux, que nous avons réservé pour deux, qu'il y a deux lits dans la chambre, que nous sommes ici ce soir pour dormir, et merci de trouver une solution maintenant.

Après quelques échanges aussi savoureux qu'ubuesques, la lumière se fait dans le cerveau de l'IA avec qui je discute (je n'ose pas croire que c'est un humain) : " On va vous ouvrir une autre chambre ". 

Et ben voilà ! C'était pas si compliqué ! Le temps de redescendre à l'accueil pour dévalider/revalider les badges, transporter les affaires d'une chambre à l'autre, cela a pris une heure.

On paye et en plus on fait le travail soi-même... Le monde à l'envers.

Ah si : un avantage tout de même, comme il n'y avait personne à qui demander où mettre les vélos, ils ont dormi sur la moquette, au bar de l'hôtel (vide de toute façon).

Le bar y'a qu'à...

Mercredi 18 septembre

Étape courte et pentue aujourd'hui. Point culminant du voyage jusqu'à ce jour.

Du moins sur l'écran du GPS, car dans la réalité la pente était régulière et une fois calés dans le bon rythme, ça s'est fait tout seul. Finalement, la traversée de Fribourg hier soir était bien plus difficile.

Arrivés en haut très en avance, nous décidons de nous arrêter un moment, si possible devant un chocolat chaud, car le temps est toujours aussi glacial et la grimpette tranquille ne nous a guère réchauffés.

Dans le petit village du Mouret, il y a bien un bar, mais il est fermé. Pourtant, il y a de la lumière et du monde à l'intérieur. Béatrice pousse la porte...

- Est-ce qu'on pourrait avoir deux chocolats chauds s'il vous plaît ?
- Entrez et servez-vous
- ??!!!?
- Le matin il n'y a personne pour tenir le bar. C'est " self-service ". Vous prenez ce que vous voulez et vous mettez les sous dans la tirelire. Il y a le tarif à coté.

Les trois militaires qui nous expliquent cela sont eux-mêmes attablés devant leur consommation. Alors on passe derrière le bar et on se prépare nos p'tits cafés le plus naturellement du monde. Il y a même du pain de la veille avec un petit écriteau " servez-vous "...

Cette fois on a trouvé formidable de faire le travail nous-même !

Un peu plus tard, la cheffe de cuisine du resto d'à coté nous a expliqué que le patron du bar a mis ce système en place faute de personnel, et peut-être aussi faute de clients en nombre suffisant le matin. Et personne n'a jamais volé quoi que ce soit...

Ça n'est donc pas si courant, même en Suisse. Mais quand même, quel beau pays !

Fondue Fribourgeoise

Comme nous sommes encore très en avance, nous poussons jusqu'à la ville de Bulle. Le centre historique est tout petit, mais la ville est très étendue et très dynamique. Des industries y sont installées : Liebherr par exemple, et bientôt un futur site Rolex. 

Il est 16 heures lorsque nous arrivons chez Christian, à Riaz. Nous sommes accueillis à bras ouverts, et la conversation commencée il y a plus de 3 mois continue comme si c'était hier.

Christian et son épouse Claudine ont en projet un voyage à vélo en couple, lorsque Claudine sera équipée d'un vélo électrique. Les châteaux de la Loire pour commencer, c'est pas mal... D'autant que leur camp de base pourrait être chez nous. Nous savons que Christian prendra l'invitation au sérieux...

Nous faisons la connaissance de Jean-Yves et Dominique, respectivement beau-frère et belle-sœur de Christian, qui sont eux aussi de grands voyageurs. Ils ont réalisé en partie la PCT (Pacific Cross Trail), un itinéraire pédestre de plus de 5 mois, qui va du sud de la Californie à l'extrême nord du Canada, en passant par les déserts de l'ouest américain et les forêts peuplées d'ours de l'Oregon... Respect.

Il y a aussi Moni, la belle-maman de Christian. Moni a 87 ans mais elle en parait 20 de moins par son dynamisme, son maintien, sa jovialité, et son caractère !

Et puis Manon, la fille de Christian, son mari Cyril, militaire, et leur fils Noam (3 mois).

Tout ce petit monde est à table le soir pour la fondue Fribourgeoise, qu'on appelle aussi " moitié-moitié " : moitié Gruyère et moitié Vacherin. Le fromage n'est pas bon pour moi mais là je fais exception sans états d'âme. C'est trop bon !

En haut d'Évian

Jeudi 19 septembre

Départ ce matin sous un ciel magnifique. L'absence de vent et le soleil déjà haut nous promettent une douce tiédeur.

Programme du jour : rejoindre Évian.

Pour cela il faut descendre à Vevey puis contourner le lac Léman ou le traverser d'une manière ou d'une autre. Nous optons pour la plus reposante : bateau de Vevey à Lausanne, puis bateau de Lausanne à Évian. Ensuite il faudra grimper à Neuvecelles, sur les hauteurs d'Évian. Mais nous n'en sommes pas là.

Christian fait un bout de route avec nous et tente de nous rassurer : ça va monter encore une fois où deux, et puis après c'est le plongeon vers Vevey, dans les vignobles et les points de vue sur le Léman. En 2 heures vous êtes en bas

En fait, on n'a fait que monter et descendre pendant 25 kilomètres, avant de savourer enfin la belle descente promise. On y a mis 3 heures 30 (arrêts photos et discussions comprises). Avec des vélos pesant 40 et 50 kilos, on n'a pas la même appréciation de ce qu'est une montée...

A Vevey, déception : pas de bateaux aujourd'hui. On décide donc de rejoindre Lausanne par le train. Rampe d'accès, ascenseurs, larges portes de plain-pied pour entrer dans le train... Même pas besoin d'enlever les sacoches. Grand confort !

Le bateau Lausanne-Evian, lui, est bien présent et heureusement. On ne se voyait pas contourner le lac par Genève.

Petite pause ensoleillée au bord du lac à Evian, puis il nous faut monter à Neuvecelles, sur les hauteurs d'Évian, où habite Laurent, mon cousin.

Pour y être déjà venus, nous avons le souvenir de rues très en pente, infaisables à vélo, qui plus est chargés. Mais heureusement, la saison estivale n'est pas terminée et le petit funiculaire fonctionne encore. Chance...

Une fois à la gare supérieure, il ne reste que quelques dizaines de mètres de dénivelé et nous sommes à destination. Personne n'est encore rentré du travail. Des chaises longues au soleil nous tendent les bras...

P'tit récap

  • mercredi 11 septembre - 49 km - Ersingen - Bad Waldsee
  • jeudi 12 septembre - 70 km - Bad Waldsee - Konstanz
  • vendredi 13 septembre - 62 km - Konstanz - Schaffhausen
  • samedi 14 septembre - 48 km - Schaffhausen - Waldshut
  • dimanche 15 septembre - 64 km - Waldshut - Aarburg
  • lundi 16 septembre - 75 km - Aarburg - Sutz (Bienne)
  • mardi 17 septembre - 49 km - Sutz - Fribourg
  • mercredi 18 septembre - 30 km - Fribourg - Riaz (Bulle)
  • jeudi 19 septembre - 40 km - Riaz - Vevey <train> Lausanne <bateau> Evian

Total : 5700 kilomètres

Champs de houblon grimpant


Chutes du Rhin


Chutes du Rhin

Fredrichshafen

L'Aare










Pont couvert sur l'Aare

Les aquarelles de Béatrice





<- Précédent

Accueil

Suivant ->

Commentaires

  1. Hello les amis , habituellement vos récits me font rêver mais pas le début de cette chronique. La fondue était bienvenue!! À bientôt pour vous lire
    Bises
    Anne Marie

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire